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Transformation numérique : par où commencer ?

Article de Sylvie Gamet précédemment publié sur Forbes le 4/10/2019

Les entreprises, qu’il s’agisse de TPE, de PME ou de groupes, sont sommées d’entrer dans l’ère du numérique et de la « digitalisation ». La France est en retard, le branle-bas de combat est activé ! Même le Sénat a émis ses recommandations en la matière dans la foulée de nombre d’initiatives de structures publiques (Bpifrance, CCI, établissements publics territoriaux…) comme privées.

Les dirigeants sont-ils en retard ou simplement perdus face au marasme de cette nouvelle ère qui semble n’épargner aucun domaine, aucun secteur ? Se digitaliser est-il une obligation sous peine de mort prématurée?Ouverture dans 3Sponsorisé par OrangePasse en mode ballonSur le sujet de la déconnexion, si les enfants n’écoutent pas toujours leurs parents, comment réagissent-ils lorsque ce discours est tenu par leur sportif préféré ?

La question du caractère obligatoire ou nécessaire de la digitalisation ne se pose pas réellement dans ces termes. Chaque acteur, chaque secteur, chaque modèle ne répond pas aux mêmes exigences de marché et aux mêmes tensions. Ils ‘agit donc d’être plus à l’affût des tendances de son environnement plutôt que d’écouter la cacophonie des sirènes culpabilisantes et alarmantes.

Il s’agit donc avant tout de savoir en quoi la digitalisation est un moyen pour arriver à vos fins. En effet, la digitalisation n’est pas une fin en soi.

A en croire une étude de Bpifrance Le Lab (2017 et qui se confirme semble-t-il en 2019),  87 % des dirigeants de PME ou ETI ne font pas de la digitalisation une priorité stratégique pour leur entreprise. Et parmi ceux qui ont une vision de leur transformation digitale, ils sont encore 63 % à ne pas avoir établi de feuille de route parfaitement claire pour la mener à bien. Sans objectifs et moyens clairement définis, la transformation digitale échouera. Selon cette même étude, les dirigeants sont freinés par la complexité du sujet en premier lieu, puis par le manque de compétences en interne. Les finances n’arrivent qu’en 3ème position.

La complexité se comprend très bien. Chaque prestataire ou partenaire que rencontre le dirigeant lui démontre la nécessité de se moderniser, de « digitaliser » son entreprise, mais tous avanceront un point particulier, biaisé :

  • Les commerciaux parleront volontiers de digitaliser la communication, le marketing, la relation client (en mettant en place un outil de management de la relation client (CRM), des bases de données en ligne…),
  • Les comptables insisteront sur la nécessité de digitaliser la gestion administrative,
  • Les fournisseurs ou clients demanderont peut être que le processus d’achat soit digitalisé,
  • La production demandera des moyens technologiques plus performants et là, le casse-tête du choix n’est que le début de la démarche…

La liste est loin d’être exhaustive, surtout si on ajoute à tout ceci les terminologies qui pullulent dès qu’on s’intéresse un peu de près à ces questions (le cloud, les objets connectés, la blockchain, l’intelligence artificielle, les algorithmes, l’impression 3D, réalité virtuelleréalité augmentée…). Quand jusqu’ici, vous vous débrouilliez convenablement avec votre suite bureautique, il est difficile de trouver le bout de l’écheveau et de mesurer l’intérêt d’intégrer de nouveaux outils (et lesquels?).

Ce sentiment d’être « largué » est naturel tant le sujet est encore l’affaire de spécialistes qui travaillent en silos, sur un domaine et des applications spécifiques. Tous ces partenaires ou prestataires raisonnent souvent davantage “outils” que “finalité stratégique” et “retour sur investissement”.

Alors par où commencer ?

Il est nécessaire en premier lieu de mettre à plat ce vers quoi veut se développer l’entreprise à moyen et long terme. Quelle est sa force sur son marché ? Cette distinction est-t-elle pérenne ou menacée ? Si vous n’identifiez pas de caractère spécifique, est-il possible d’en développer un?

L’entreprise doit donc formuler son positionnement d’aujourd’hui, mais aussi comment il sera amené à évoluer demain. Nos clients seront-ils les mêmes ? Est-ce que nous leur proposeront les mêmes produits et services ? Est-ce que nous répondons de façon satisfaisante et pérenne à leurs besoins ? Devons-nous nous allier pour anticiper et nous adapter aux évolutions du marché ? Devons-nous repenser notre offre, notre organisation, notre façon de faire ?

Les sujets sont multiples. Une réflexion s’impose donc autour d’une vision claire des ambitions stratégiques de l’entreprise. Ce sont elles qui orienteront vos priorités. La réflexion « outils » n’intervient qu’à la fin de la réflexion, lorsque vous en êtes à identifier les moyens pour réaliser vos ambitions, et ce en accord avec l’existant, particulièrement la culture et l’organisation de votre entreprise.

Comme il est difficile d’avoir suffisamment de recul sur son quotidien, il est recommandé de se faire accompagner sur cette réflexion et sur l’établissement de votre feuille de route. Vous pourrez ainsi définir posément les étapes de votre développement et de votre transformation, qui sont adaptées à votre entreprise et vos ambitions. Cet investissement structurant vous permettra d’avancer d’un pas plus assuré dans cet univers et injectera du sens dans votre démarche. Ceci facilitera la mise en œuvre et la réussite des outils ou technologies que vous aurez choisis d’intégrer pour optimiser la gestion de vos affaires, et mieux, développer votre activité.

Pour un accompagnement optimal, il convient de miser sur une équipe généraliste et disposant d’une vision stratégique globale de l’entreprise. Vous éviterez alors l’écueil des biais des spécialistes qui vous orienteront sur le terrain qu’ils connaissent le mieux, sans intégrer nécessairement des besoins plus urgents sur d’autres sphères de votre organisation, ou des opportunités de réaliser des premiers projets dot vous pourrez rapidement mesurer le retour sur investissement.

Si vous manquez de moyens humains ou financiers, il existe des aides et aussi des possibilités de mutualisation de compétences. Vous pouvez par exemple miser sur un « responsable développement et transformation » à temps partagé ou un consultant en stratégie expérimenté. Parfois 1 jour par semaine en moyenne suffit à accompagner efficacement une PME.

Si ces sujets vous intéressent, l’événement Bpifrance Inno Génération qui a lieu à Paris le 10 octobre saura certainement vous apporter quelques éclairages utiles, notamment du côté des “masterclass” tournées vers la transformation digitale.

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