Et si votre PME osait l’open innovation ?

Et si votre PME osait l’open innovation ?

Le Journal des Entreprises a relayé dans son dossier dédié à l’open innovation au sein des PME les conseils de Nowall Innovation.

Vous pouvez consulter l’article rédigé par Caroline Scribe en ligne ici.

Et si votre PME osait l’open innovation ?

Par Caroline Scribe, le 05 janvier 2018

Impliquer ses salariés, ses clients, ses fournisseurs ou des écoles dans ses processus d’innovation, c’est le concept de l’open innovation. Loin d’être l’apanage des grands groupes et des start-up, ce modèle fait son chemin dans les PME.

Dans l’Isère, la société RaidLight (80 salariés), spécialisée dans le matériel de trail, a développé une communauté de clients passionnés qui co-conçoivent les nouveaux produits de la marque et testent leurs idées innovantes. Près de Nantes, la PME Abri Services (62 salariés) s’apprête à commercialiser des abribus en bois imaginés par des étudiants de l’Ecole Supérieure du Bois. Dans le Pas-de-Calais, Fogepack (30 salariés) a choisi de faire passer l’innovation par ses salariés plutôt que par un service de R&D.

Longtemps concentrée au sein des services de R&D et protégée par le secret industriel, l’innovation pousse aujourd’hui les murs. Un tiers des entreprises françaises pratiquerait l’open innovation, selon une étude réalisée en novembre 2016 par GFI Informatique et d’Electronic Business Group. Ce nouveau modèle ouvert, qui met à contribution tout l’écosystème de l’entreprise, est né de la nécessité de gagner en compétitivité dans un monde où tout va plus vite. Pour Sylvie Gamet, fondatrice et dirigeante de la société Nowall Innovation, spécialisée dans la stratégie et le management de l’innovation, l’open innovation est inscrite dans l’ADN des PME : « Du fait de leurs ressources limitées, les PME ont le réflexe de se rapprocher d’autres structures pour aller plus vite, pour moins cher. Par souci de rentabilité, elles vont assez naturellement chercher chez d’autres la brique technologique ou les savoir-faire qui leur manquent en interne pour développer un service ou un produit. » Comment concrètement mettre en œuvre une démarche d’open innovation dans sa PME ? Voici les six clés pour se lancer.

Cartographier l’écosystème de son entreprise

« Pour commencer, je conseille au dirigeant de se poser, de lister les parties prenantes de l’entreprise, de qualifier le niveau d’implication de chacune et de se donner des objectifs d’amélioration », recommande Martin Duval, fondateur et dirigeant du groupe de conseil en open innovation Bluenove. C’est précisément la démarche empruntée par Arnaud Guillet, dirigeant du groupe informatique nantais Asys (80 salariés). Il raconte : « Il y a quelques années, nous avons fait le constat que notre entreprise était trop autocentrée. Nous avons donc décidé de la repenser pour l’ouvrir vers l’extérieur. Aujourd’hui, l’un de nos dispositifs est un incubateur, ouvert à nos salariés, mais aussi à nos clients et à des entreprises partenaires. Il a porté 16 projets. Trois d’entre eux, soutenus par des personnes extérieures à l’entreprise, ont abouti à la création d’une société. »

Se rapprocher de ses salariés et de ses clients

Au premier rang des parties prenantes de l’entreprise figurent bien évidemment les salariés. « Leur implication dans les processus d’innovation dépend du type de management mais c’est un excellent moyen pour diffuser la culture de l’innovation au sein de l’entreprise. Chercher à améliorer un produit, un service ou la qualité contribue à donner du sens au travail », estime Sylvie Gamet. Faire plancher ses clients constitue une deuxième piste pour innover en mode ouvert. Les clients peuvent être impliqués en amont pour faire émerger des pistes d’innovation. C’est ce qu’a fait le groupe Asys, l’été dernier, en organisant un « sprint design » qui a réuni autour d’une table des salariés, des clients et des partenaires pour essayer de dessiner de nouveaux écrans. Le groupe de logistique industrielle et portuaire Idéa (1 000 salariés) fonctionne sur le même principe : « Notre approche de l’innovation n’est pas la vision d’Idéa sur ce que doit être la supply chain. Elle se nourrit des problématiques et des enjeux de nos clients. Cela donne beaucoup de richesses aux métiers opérationnels de nos équipes et cela nous sort de notre statut de « pousse-palettes » pour nous faire apparaître comme des apporteurs de solutions auprès de nos clients », relate Jean-Baptiste Bernicot, responsable de l’ingénierie chez Idéa.

Les clients peuvent également être mis à contribution en aval comme l’indique Martin Duval : « Il est intéressant de créer une communauté de clients bêtatesteurs qui expérimentent vos nouveaux services et produits et vous font un retour. Cela permet de valider vos intuitions. » La société Grolleau (160 salariés), implantée dans le Maine-et-Loire, a ainsi mis sa nouvelle borne de recharge solaire pour portables en test dans deux lycées. « Les jeunes sont de gros utilisateurs de téléphones et de tablettes. Leurs retours d’expérience nous a permis de faire évoluer notre produit, de l’améliorer sur des points auxquels nous n’avions pas pensé et de mieux connaître son fonctionnement », rapporte Karen Denniel, responsable de l’innovation au sein de cette PME qui fabrique des armoires industrielles, des bornes de recharge pour les véhicules électriques ou pour les télécommunications.

Etablir son processus d’innovation

« Il faut par exemple se demander si on manque d’idées d’innovation ou si on a des idées mais qu’on met trop de temps à les tester. Cela permet de cibler les moyens à mettre en œuvre », indique Martin Duval. « Quand une PME part sur une stratégie d’innovation, je conseille de valider rapidement l’idée, de la tester, de se remettre en question, d’ouvrir ses portes à des partenaires. En règle générale, l’objectif est d’aller assez vite au marché pour, s’il y a échec, le constater au plus tôt et repartir ensuite », recommande Sylvie Gamet.

Rassembler les savoir-faire

« Nous co-construisons notre offre avec nos clients, si besoin en y intégrant des technologies apportées par des start-up. Nous avons ainsi expérimenté et validé le magasin informatisé chez Airbus avec Scallog, le contrôle par drone des moteurs chez Man Diesel…», avance Jean-Baptiste Bernicot. Dans la même veine, la biscuiterie Poult(750 salariés), implantée près de Toulouse, a fait de l’open innovation un vecteur important de son image avec un programme de partenariats avec des start-up, un incubateur de projets et des formations à la créativité en interne. « Pour les PME, il est assez simple d’aller chercher des partenariats avec des universités et écoles locales », commente pour sa part Sylvie Gamet. Cela peut paraître plus compliqué de l’extérieur, mais il peut également s’avérer intéressant de se rapprocher des clusters, des pôles de compétitivité, de certains laboratoires spécialisés.

Sécuriser sa démarche

« Il faut valider étape par étape son idée de départ pour ne pas découvrir trop tard que la rentabilité attendue du projet n’est pas au rendez-vous. Sans sombrer dans la paranoïa, il est également indispensable de sécuriser par des accords de confidentialité le partage des données, par le dépôt de brevets la propriété intellectuelle… », indique Sylvie Gamet.

S’accorder un droit à l’erreur

Dans tout processus d’innovation, il faut accepter l’échec. « En préalable à notre démarche d’innovation, nous avons libéré le droit à l’erreur et accordé un « permis de confiance » à nos salariés », témoigne ainsi Arnaud Guillet, le dirigeant d’Asys.

 

Si vous souhaitez vous engager sereinement et de façon adaptée dans cette démarche, nous en discuterons avec plaisir avec vous. Vous pouvez nous contacter directement ou même prendre rendez-vous via notre agenda partagé !

Autres articles

Newsletter

Nous produisons 5 newsletters par an. Recevez nos publications et actualités sur l’innovation !

100% Privé. Pas de spam.